Qu’est que c’est ethno-clinica ?

Ethno-clinica est un point de départ pour l’étude, la recherche et le développement en sciences humaines et sociales de l’approche ethnoclinique.

ἔθνος éthnos: peuple, nation, tribu, lignée, gens, race, multitude…

Commun dénominateur: l’idée d’un groupe d’individus liés par une identité et des caractéristiques communes (appartenances), différencié des autres groupes par des critères spécifiques, et structuré de manière à maintenir une certaine cohésion et continuité à travers le temps.

κλινικός klinikós: relatif au lit, de κλινή klinē: lit ou couche
Se rapportait initialement à tout ce qui concerne le lit, particulièrement celui des malades, donc relatif aux soins apportés aux malades alités.

Clinicus: en latin médecin au chevet des malades

Ethno-clinique: double méthodologie d’observation et d’analyse et centralité de l’humain

Ethno-clinica est un espace de convergence entre deux approches d’observation et d’analyse qui se veulent complémentaires : d’un côté l’observation ethnographique des mondes contemporains, avec leurs généalogies et leurs anthropologies, de l’autre côté la clinique psychologique interactionnelle et systémique.
L’interaction entre ces deux approches produit l’essence de l’ethnoclinique.

Cette approche cherche à rendre compte de la complexité de l’humain et des relations entre les groupes humains. C’est un approche interactionnel, orientée à une vision globale et systémique de l’être humain dans toutes ses dimensions et appartenances multiple.

 

Dans le cadre d’une tentative pour comprendre l’homme de manière significative, il est impossible de dissocier l’étude de la culture et celle du psychisme, parce que psychisme et culture sont deux concepts qui, bien qu’entièrement distincts, se trouvent l’un par rapport à l’autre en rapport de complémentarité heisenbergienne

Un des défis majeurs des sciences humaines est aujourd’hui de décrire et comprendre comment ces interactions et les représentations qui découlent de l’anthropologie des mondes contemporains ont un impact, tant sur la psychologie des individus que sur l’organisation sociale et culturelle.
Appréhender ces dimensions introduit logiquement à ce qu’Edgar Morin à nommé « paradigme de la complexité qui favorise l’émergence d’une réflexion à la fois philosophique, anthropologique et psychologique.
Cette complexité vient directement intéresser la dimension de la clinique et des pratiques thérapeutiques susceptibles d’embrasser cette complexité, à la fois sociale et individuelle, dans un cadre systémique cohérent.

L’approche ethnoclinique en 10 points fondamentaux

1. L'humain est un être relationnel

Chaque personne se définit et évolue à travers ses interactions avec les autres. L’identité est relationnelle, elle se construit à partir du tissage des relations et des interactions, à partir des premières qui sont les fondamentales

2. L'appartenance à un groupe

Les individus font partie de divers groupes d’appartenance (famille, école, travail, loisirs, etc.), chacun considéré comme un système interactif ayant pour fonction d’humaniser ses membres.
Les individus font partie de divers groupes d’appartenance (famille, école, travail, loisirs, etc.), chacun considéré comme un système interactif ayant pour fonction d’humaniser ses membres.

3. Cultures et Contextes

Le contexte et la culture sont des cadres psychosociaux qui délimitent et donnent du sens aux événements de la vie.
L’interaction entre psychisme et culture façonne les humains, en fonction des contextes….

4. Les invariants anthropologiques 

Plus que sur le contenu, l’attention est dirigée vers le contenant culturel, les axes de fabrication anthropologique, et les processus qui le structure et l’anime. Ces invariants sont présentes chez tous les groupes humains, ce sont les contenus à être différents. Les processus se construisent dans l’interaction entre les contenants et les contenus.

5. Humanisation et accueil

Le travail thérapeutique consiste avant tout à humaniser , où réhumaniser la relation, à faire revivre le monde relationnel. La dimension sociale des traumatismes, leur reconnaissance et les pratiques de prises en charge associé, sont vus comme uniques en fonction de chaque système d’appartenance.
Il s’agit aussi de s’accueillir soi-même avant d’accueillir l’autre à travers la présentation selon les axes de fabrication anthropologique.

6. Clinique du témoignage et narrativité

Le travail sur l’humanisation se fait à travers une méthodologie groupale, en co-animation et en présence d’un garant ou témoin du monde de référence. Chaque membre s’engage à s’humaniser et à partager son expérience en tant que membre du groupe et humain.
Il s’agit d’interroger les organisations des systèmes, pas les individus. Ce questionnement se fait à partir de notre propre fabrication pour aller à la rencontre des autres, là où ils sont. Le témoignage de chaque participant mets en œuvre la narration du monde relationnel

7. (De)Construction et traduction des logiques des mondes

Les animateurs, avant de recouvrir une fonction thérapeutique, sont avant tout des médiateurs entre des logiques des mondes, des facilitateurs entre des systèmes de références différents et qui sont en mesure de traduire à partir de sa propre expérience.
Ce travail participatif permet des ti-ssages et des mé-tissages, de déconstruction et reconstruction, favorise le passage d’une histoire dominante à des histoires alternatives, porteuses de sens.

8. Posture éthique

Ce dispositif cherche à créer un cadre harmonique au sein duquel chaque membre du groupe qui le compose se situe sur un même niveau. Personne est experte du problème de l’autre, ce qui est recherche en groupe est la logique qui a présidait à la création d’un monde. L’animateur est toujours un position basse, l’expert du problème est le membre composant le groupe, la famille et bien évidemment le témoin interprète, garant de cette Ordre. La solution est donc à chercher et à trouver au sein du système culturel donné. C’est une approche non-normalisante et non-patologisante.

9. Changements, régulations, médiations

Les comportements et les changements sont alors vus en fonction des relations entre les individus et les contextes dans lesquels ils émergent. L’attention est portée sur ce qu’une famille ou un individu fait en cohérence avec la logique de son appartenance mais aussi sur le tapissage du monde intérieur, sur l’internalisation des liens, à comment nous portons un tiers à l’intérieur de nous…
Réappropriation de soi, reconnaissance de sa propre humanité, reconnexion avec des ressources cachées (histoires alternatives), régulation émotionnelle, rétablissement d’un dialogue sont les buts recherchés.

10. Complexité, Intersubjectivité, Liminalité, Résonance, Narrativité, Alliance

Voici sis concepts théoriques autour desquels se structure le travail en ethnoclinique. Dans des situation « culturellement » complexes, il s’agit pour nous d’élargir le concept du contre-transfert, le transfert du thérapeute, pour l’amener vers des territoires où les résonnances au sein des membres du groupe favorisent l’émergence d’un espace liminale ou de celle que Daniel Stern nomme une « matrice intersubjective », une rencontre dans l’ici et maintenant qui à son tour influence grandement la qualité de l’alliance thérapeutique à travers la narrativité.

Services

Cette approche a fait ses épreuves dans différents contextes : psychothérapie, travail social, médico-sociale, analyse des pratiques professionnelles, supervision entre autre.

De par sa nature, l’approche ethnoclinique s’adresse naturellement aux groupes de professionnels confronté à des situations « culturellement » complexe car elle augmente la capacité descriptive de nos mondes, des contextes de travail, des institutions, des êtres humains et des systèmes des valeurs en générale.

Son but principale est l’humanisation ou la re-humanisation des relations, à partir de la constitution d’un groupe, d’une assemblée qui permette de faciliter le passage entre plusieurs « mondes », plusieurs dimensions constitutive de l’humain et capable de rendre compte de sa complexité.

Qui sommes-nous ?

A partir de la sociologie de la culture, en passant par la sémiologie et l’anthropologie culturelle, Gianluca Sferlazzo approche enfin à la psychologie clinique le long d’un parcours d’étude et de recherche de plus de vingt ans. La rencontre avec l’approche ethnoclinique constitue la clés de voûte qui lui a permis de synthétiser en une pratique à la fois théorique, clinique et expérientielle.

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